Mise en garde contre l’innovation (LA BID ‘A)


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description de la leçon
Dieu a envoyé le prophète qui a transmis le message de son seigneur, a laissé la communauté dans un chemin clair ; la nuit comme le jour ; il a parachevé la religion avant de mourir. Il n’appartient à personne de diminuer ou d’ajouter quelque chose dans sa religion. Le musulman doit plutôt s’éloigner de cela. Tout acte non conforme à sa tradition sera rejeté

Louanges à Allah qui nous a ordonné de suivre le Coran et la sunnah et nous a interdit toute innovation en matière de religion. J’atteste qu’il n’y a de divinité digne d’être adoré si ce n’est Allah. J’atteste que Mouhammad est son serviteur et messager. Quiconque obéit à Allah et Son Messager est certes bien guidé et celui qui les désobéit est dans un égarement évident. Prière et salut sur le Prophète, sur sa famille et sur ses compagnons qui n’ont cessé de s’attacher à sa sunnah ainsi que sur tous ceux qui les suivent dans la bonté jusqu’au jour du jugement dernier.

Frères et sœurs en la foi ! Accrochez-vous au livre d’Allah et à la sunnah du Prophète Mouhammad (PSL) car il y a vraiment en ces deux ce qui nous suffit comme guide et lumière qui nous mèneront vers la demeure du salut.

Dans notre sermon d’aujourd’hui, nous allons parler de l’innovation dans la religion, c’est-à-dire le bid ‘a.

Nous l’aborderons en donnant d’abord sa définition, ensuite son statut (jugement) dans la religion et enfin, nous terminerons par citer les quatre principales raisons de l’apparition de l’innovation dans la religion.

En effet, les innovations sont de deux catégories : les innovations usuelles (matérielles) comme les dernières inventions modernes dans le domaine de la technologie, par exemple. Celles-ci sont autorisées selon leur fin. Ainsi, dans la langue arabe, le mot bid ‘a (innovation) signifie « inventer pour la première fois une invention sans précédent) ». A ce propos, le Coran dit :

(بديع السماوات والأرض)

« Il est le Créateur des cieux et de la terre à partir du néant »

C’est-à-dire, Allah est l’inventeur des cieux et de la terre qui n’existaient pas auparavant. Il dit encore :

(قل ما كنت بدعا من الرسل)

Dit : « je ne suis pas une innovation parmi les messagers »

C’est-à-dire, je ne suis pas le premier messager d’Allah, beaucoup d’autres m’ont précédé.

Quant à la deuxième catégorie d’innovations, qui est notre sujet aujourd’hui, il s’agit de tout acte d’adoration nouveau dans la religion. Et ceci est formellement interdit. Selon Aicha, le Messager d’Allah a dit : « quiconque apporte dans notre religion une innovation qui lui est étrangère, sa pratique sera rejetée ». Rapporté par Boukhary. Dans la version de Mouslim, le Prophète dit : « quiconque accomplit un acte dont il n’a pas notre autorisation dans la religion, verra son acte nul ».

Frères et sœurs en la foi ! L’innovation d’une manière générale peut être conçue comme le fait d’adorer Allah Le Très Haut, d’une façon qui n’est pas légiférée par Son Messager (PSL), que ce soit une croyance ou une parole que l’on profère. Par exemple, les innovations sur les zikr , les wird et autres, non enseignées par le Prophète PSL.

Ajoutons à cela les actes qu’on accomplit, soient-ils des prières ou n’importe quel autre acte rituel d’une façon non recommandée par le Prophète (PSL).

Voilà, Frères et sœurs en la foi, ce qui nous fait dire comment il est important de connaître ce qui est la bid ‘a afin de l’éviter. Un sage poète disait : « j’ai appris à connaître le mal, non pas pour le commettre mais plutôt pour pouvoir l’éviter. Car quiconque ne parvient pas à distinguer le bien du mal peut à tout moment commettre ce mal par ignorance ».

En outre, pour ce qui est du statut de l’innovation en matière de religion, sachez d’emblée qu’elle est totalement interdite.

Selon Ibn ‘abbâs : « Le Messager d’Allah traça une ligne puis dit : « ceci est le droit chemin d’Allah » puis il traça à gauche et à droite de cette ligne des traits et dit : « ces traits sont des voies, sur chacune d’elles, il y a un diable qui invite les gens à l’emprunter » puis il récita le verset suivant : « et voilà mon chemin dans toute sa rectitude suivez-le donc et ne suivez pas les sentiers qui vous écartent de sa voie. Voilà ce qu’Allah vous a enjoint ainsi atteindriez-vous la piété » ». (Rapporté par Ahmad, Hâkim, Ibn Hibbâne)

Selon Moudjâhid, ces sentiers cités dans le verset sont les innovations.

Donc celui qui s’écarte du Coran et de la sunnah sera attiré par les voies de l’égarement et de l’innovation.

Allant dans cette même perspective, le Prophète (PSL) dit dans un hadith rapporté par Muslim : « je vous ai laissé deux choses, si vous vous y accrochez fermement, vous ne serez jamais égarés : le livre d’Allah et la sunna de Son prophète ».

Par ailleurs, il nous interdit l’innovation qu’il a caractérisée comme une hérésie conformément à ses dires rapportés par Muslim, Abou Daoud et Tirmizy : « prenez garde aux innovations, car toute innovation est hérésie et toute hérésie est égarement ».

En méditant sur ce hadith, nous remarquons que le Messager d’Allah n’a fait aucune exception ou distinction entre les innovations. Il les a toutes qualifiées d’hérésie. Et pour ceux qui soutiennent qu’il y a de bonnes innovations dans la religion, qu’ils écoutent les paroles de l’éminent Imâm Malick à ce sujet : quiconque prétend qu’il existe une bonne innovation dans l’Islam c’est comme s’il disait que le Messager a trahi la mission qu’Allah lui avait confiée, parce qu’Allah a dit

(الْيَوْمَ أَكْمَلْتُ لَكُمْ دِينَكُمْ)

« Aujourd’hui, j’ai parachevé pour vous votre religion » (Sourate Al mâ’ida, verset 3).

Donc tout acte qui n’a pas été considéré comme un acte d’adoration au vivant du Prophète PSL, ne peut guère être reconnu comme acte d’adoration à nos jours.

Ainsi, pour la suite de notre discours, nous allons amener d’une manière succincte, les quatre principales raisons de l’apparition de la bid’a.

1) l’ignorance des fondements de la religion. Le savoir s’amenuise et l’ignorance se développe au fur et à mesure que l’on s’éloigne de l’épopée du Prophète (PSL). En effet, il l’a annoncé dans le hadith où il disait : « ceux d’entre vous qui vivront après moi seront témoins de beaucoup de divergences. Suivez donc ma ligne de conduite et celle des khalifes biens guidés ».

Il dit également : selon Abdallah Ibn ‘amr : « Certes Allah ne fera pas disparaître le savoir en l’arrachant aux hommes mais Il le fera disparaître en faisant mourir les savants (les uns après les autres) jusqu’à ce qu’il n’en reste aucun. Les gens interrogeront alors les ignorants qui répondront sans savoir au préalable, ils s’égareront et égareront les autres ». Il n’y a donc que le savoir et les savants pour lutter contre la mécréance. Leur absence permet l’apparition et le développement des innovations.

2) le penchant vers les passions.

Celui qui s’écarte du Coran et de la sunnah suit systématiquement sa passion. Allah dit : « Mais s’ils ne te répondent pas, saches alors que c’est seulement leur passion qu’ils suivent. Et qui est plus égaré que celui qui suit sa passion sans guidée d’Allah » (sourate Al qassass, verset 50.)

Il dit par ailleurs : « vois-tu celui qui prends sa passion pour sa propre divinité ? Et Allah l’égare sciemment et scelle son ouïe et son cœur et étale un voile sur sa vue. Qui donc peut le guider à part Allah, ne vous rappelez-vous donc pas ? » (Sourate Al Djâthiya, verset 23.)

Louange à Allah le très Haut, le digne d’être adoré sans Lui donner d’associé. Que Sa paix et Sa bénédiction soient sur tous Ses messagers.

Frères et sœurs en Islam, comme troisième raison d’apparition de la bid’a, il y a

3) la croyance et les opinions aveuglées des gens (le suivisme ou le fanatisme).

Le culte de la personne et de ses opinions est un obstacle entre l’homme, le droit chemin et la connaissance de la vérité. Allah a dit à ce propos :

« Et quand on leur dit, suivez ce qu’Allah à fait descendre, ils disent : non, mais nous suivons les coutumes de nos ancêtres » (sourate Al baqarat, verset 170.)

Cela comprend de nos jours, ceux qui suivent aveuglément le chemin de leurs ancêtres sans pour autant en prendre ce qui est juste et conforme aux enseignements du Messager d’Allah et rejeter ce qui ne l’est pas.

Lorsque ces derniers sont appelés à suivre la sunna du prophète (PSL) et à renoncer à leurs innovations, ils protestent en invoquant leurs doctrines religieuses, leurs cheikhs et leurs ancêtres.

Et la quatrième raison que nous allons citer c’est :

4) l’imitation des non musulmans.

Elle est l’une des plus fortes attractions pour l’innovation comme il est dit dans le hadith d’Abu Waqid al-Laythi :

Nous sommes sortis avec l’envoyé d’Allah (PSL) à Hunayn, alors que nous venions à peine d’embrasser l’Islam.

Les polythéistes avaient un arbre appelé Dhât-Anwât sous lequel ils se retiraient pour camper et sur lequel ils accrochaient leurs armes.

Quand nous sommes passés à coté d’un arbre, nous avons dit au Prophète PSL : « Désigne-nous un arbre semblable à Dhât-Anwât. Le Messager s’exclama : Allâh Akbar ! Ce sont des pratiques [de mécréant]. Par Celui qui détient mon âme entre Ses mains, vos paroles sont semblables à celles des fils d’Israël, lorsqu’ils dirent à Moussa (Moïse) AS : Ô Moussa, désigne-nous une divinité semblable à leurs dieux (idoles). Et qu’il leur répondit : « Vous êtes certes des gens ignorants » [Sourate Al-A’raf, verset 138]

Le Prophète (PSL) continua : «certes vous imitez les gens qui vous ont précédés. » [Rapporté par At-Tirmizy]

Ce hadith montre que l’imitation des païens à entrainé les fils d’Israël et certains Compagnons du prophète (PSL) à formuler une telle requête.

Cela est encore vrai de nos jours, où de nombreux musulmans imitent les infidèles dans leurs innovations et leur polythéisme. La fête de la naissance du Prophète (PSL), la détermination de moments spécifiques pour l’accomplissement d’actes particuliers, la célébration d’événements historiques de l’Islam, le dressage de statues pour la mémoire, les innovations liées aux funérailles et la construction d’édifices sur les tombes en sont quelques exemples.

Qu’Allah nous éloigne de la bid’a et nous aide à suivre ses recommandations comme Il le veut.





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Abdullah Basfar